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27 août 2020
Aperçu des communiqués
Votation fédérale du 27 septembre 2020
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Le gouvernement cantonal bernois rejette l’initiative de limitation

Le Conseil-exécutif redoute les conséquences négatives que l’initiative de limitation pourrait avoir sur l’industrie, l’agriculture et la recherche dans le canton de Berne. Si le texte était accepté, cela ne ferait qu’accroître les difficultés après la crise du coronavirus. Le Conseil-exécutif rejette donc l’initiative populaire fédérale.

Grâce aux accords bilatéraux, le canton de Berne a un accès garanti à un marché de plus de 500 millions de personnes. Si elle était acceptée, l’initiative populaire « Pour une immigration modérée (initiative de limitation) » compromettrait les avantages des accords bilatéraux dont profitent les petites et moyennes entreprises, nombreuses dans le canton de Berne. Les entreprises qui fabriquent des instruments de précision pour le secteur médical, par exemple, tirent parti de l’accord sur la suppression des obstacles techniques au commerce. Cet accord fait partie des accords bilatéraux ; sans lui, les entreprises ne pourraient plus livrer facilement leurs produits dans le Bade-Wurtemberg, dans le Vorarlberg ou en Alsace.

L’agriculture bernoise tire avantage elle aussi des accords bilatéraux. S’ils n’existaient pas, elle aurait plus de difficultés à vendre à ses voisins européens ses produits de qualité supérieure tels que le fromage, les barres de céréales ou les épices et les herbes. En outre, notre agriculture est tributaire des travailleurs de l’UE pour ses récoltes. Sans cette main d’œuvre, elle ne pourrait pas faire face aux pics de travail dans les cultures demandant beaucoup de soins, comme la betterave sucrière, les légumes et les fruits.

Des préjudices pour les hautes écoles

Selon le Conseil-exécutif, l’initiative de limitation met en péril aussi le rôle moteur du canton de Berne dans le domaine de l’innovation. En effet, les hautes écoles bernoises participent à de nombreux projets de recherche de l’UE dans un environnement concurrentiel, parfois avec une position de premier plan. L’expérience qu’elles acquièrent ainsi renforce la compétitivité de l’économie locale. Un tiers environ des projets auxquels participent l’industrie ou les PME leur permettent d’augmenter leur chiffre d’affaires par la suite. Ces projets conduisent à la création d’entreprises novatrices et d’emplois dans le canton de Berne. L’Université de Berne et la Haute école spécialisée bernoise deviendraient des employeurs moins attrayants si l’initiative de limitation était acceptée. Enfin, la mobilité du personnel universitaire et des étudiants serait entravée.

Mesures d’accompagnement : un garde-fou contre les conséquences négatives de la libre circulation des personnes

Le Conseil-exécutif sait bien que l’immigration est aussi source de défis. L’immigration ne doit être possible que dans la mesure où l’économie ne peut pas trouver dans le canton toutes les ressources dont elle a besoin. Les conséquences négatives de la libre circulation des personnes sont atténuées, entre autres, par les mesures d’accompagnement mises en place sur le marché du travail. Du reste, les ressortissants des pays de l’UE et de l’AELE sont tenus de s’annoncer et ils sont contrôlés. Le système protège depuis des années les conditions de rémunération et de travail dans l’ensemble des secteurs d’activité. L’initiative de limitation remet sérieusement en question cette possibilité de pilotage.

Pour toutes ces raisons, le Conseil-exécutif rejette l’initiative de limitation. À ses yeux, l’initiative compromet la voie bilatérale entre la Suisse et l’UE, une solution qui a montré son utilité, et elle met la prospérité du pays en danger. Il est indispensable d’avoir des relations stables avec l’UE, le principal partenaire commercial de la Suisse, notamment en période de lutte contre le coronavirus. 

Nota bene

L’initiative en bref

L’initiative populaire « Pour une immigration modérée (initiative de limitation) » demande que l’immigration des étrangers en Suisse soit réglée de manière autonome sans libre circulation des personnes. Si l’initiative est acceptée, le Conseil fédéral doit mettre fin à l’accord sur la libre circulation des personnes conclu avec l’UE (ALCP) dans les douze mois qui suivent l’acceptation de l’initiative. Si cet objectif n’est pas atteint par la voie de la négociation, le Conseil fédéral doit dénoncer l’ALCP dans un délai supplémentaire de 30 jours.

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